Lithographie certifiée originale et signée par Raymond Moretti. Elle représente un portrait en pied de l’écrivain français Louis Ferdinand Céline. Cette œuvre de 1991 a d’abord été créée pour illustrer la couverture du Magazine Littéraire d’octobre 1992 qui lui était consacrée. Elle est numérotée et signée par Raymond Moretti, et mesure 65 cm x 50 cm.
Raymond Moretti, l’illustrateur de Céline
Raymond Moretti est un peintre, illustrateur et sculpteur français, qui est reconnu pour ses affiches et ses sculptures toujours stylisées. L’une d’elles, monumentale, est exposée dans le quartier de la Défense, à Paris. Ses talents d’illustrateur s’affichent aussi sur une trentaine de timbres très recherchés. Parallèlement il travaille souvent pour le Magazine Littéraire, pour lequel il conçoit et illustre régulièrement la couverture. Cette lithographie est par ailleurs celle qu’il a dessinée pour le numéro d’octobre 1992 consacré à Louis Ferdinand Céline. Il illustrera par la suite l’édition de l’œuvre intégrale de Céline.
Le sujet : Céline, écrivain novateur, charismatique et polémique
Considéré comme l’un des fondateurs du roman moderne, Céline affiche un style bien à lui dans ses romans, qui lui vaudront le prix Renaudot en 1932. Il tend à se rapprocher de la spontanéité du langage parler, d’où une utilisation remarquable de l’argot dans ses descriptions autant que dans ses dialogues.
Auteur sujet à de nombreuses polémiques, Céline est aussi connu pour son antisémitisme assumé, qu’il affirme dans de nombreux pamphlets. Il affiche une stature et une apparence qui forcent le respect, et ses longs manteaux à larges revers sont passés à la postérité. Il devient un sujet idéal pour l’illustrateur Raymond Moretti, qui se servira à de nombreuses reprises de sa silhouette et des traits distinctifs de son visage pour le mettre en scène dans des dessins plus ou moins figuratifs.
La technique et l’expression
La lithographie représente l’écrivain Louis Ferdinand Céline, assis au centre de l’œuvre. Il est réalisé au crayon en couleur sépia, ajoutant à la nostalgie et à la mélancolie ambiante. La silhouette est précise et racée, mais les traits du visage bien que reconnaissables sont dans le vague et remplis d’ombres, comme si l’écrivain posait assis sous une lampe à la verticale de sa tête.
À l’arrière-plan, en crayonné rose fuchsia qui tranche radicalement avec la sobriété du premier plan, un amas de formes mécaniques et organiques, dont la silhouette géante et encornée évoque presque une créature de Lovecraft.
Des lignes courbes attirent le regard de la gauche vers la droite ajoutant une idée de mouvement fluide, et se rejoignent pour former des figures empruntées au mouvement cubiste. L’écrivain, Louis Ferdinand Céline, assis immobile face à Raymond Moretti, insensible au passage du temps, qui emporte derrière lui la guerre et la violence de ses opinions pour ne laisser à la postérité qu’un homme, auteur majeur de la littérature moderne.